Les zones humides dans le Var
Une richesse écologique
Mares, marais, lagunes, étangs, prairies humides, forêts alluviales, etc., les zones humides représentent une grande diversité de milieux. Elles sont caractérisées par la présence de l'eau (de manière temporaire ou permanente), la présence d'une végétation hygrophile (qui aime l'eau) durant une partie de l'année ou d'un sol engorgé d'eau.
Se situant à l'interface entre le milieu terrestre et le milieu aquatique, elles jouent plusieurs rôles écologiques importants, et leur utilité est très souvent méconnue :
- les zones humides permettent de ralentir le ruissellement de l'eau de pluie et de la stocker . Elles «absorbent» momentanément l’excès d’eau puis le restituent plus tard. C’est le principe de régulation des régimes hydrologiques.
- Elles sont le siège d'absorption et de dégradations des éléments nutritifs (phosphore et azote notamment) et des pollutions provenant du bassin versant. Ces processus biochimiques participent à l'épuration des eaux.
- Pour un grand nombre d'espèces animales et végétales, elles assurent des fonctions d’habitats permanents, d’alimentation, de reproduction, de protection. De très nombreuses espèces remarquables et menacées vivent dans les zones humides. Ce sont des réservoirs biologiques.
- Les zones humides sont utilisées en agriculture, aquaculture et pêche. Elles produisent des ressources naturelles.
- Leur protection favorise aussi la lutte contre le réchauffement climatique car elles sont reconnues comme étant des pièges à carbone.
- Espaces de loisirs et paysages de qualité, elles sont le support de nombreuses activités touristiques et ludiques. Elles représentant un enjeu économique important au niveau des loisirs liés à l’eau, à la pêche, l’observation de la nature, etc.
Malgré leur importance , les zones humides ont subi une très forte régression au cours des siècles : elles étaient soit considérées comme insalubres et pestilentielles, soit asséchées ou drainées pour les exploiter en surface agricole ou aménagée. La moitié des zones humides ont disparu en France en moins d'un siècle.
Aujourd’hui, leur richesse écologique est reconnue ainsi que leur intérêt économique et fonctionnel. Toutefois, ces milieux sont encore souvent méconnus. En faire un inventaire constitue une première étape, indispensable pour mieux les conserver.
Se situant dans la continuité des actions menées à l’échelle :
- mondiale avec la convention de Ramsar, signée en 1971,
- nationale grâce à la loi sur l’Eau du 3 janvier 1992 qui a intégré les zones humides dans le patrimoine aquatique,
- du bassin Rhône Méditerranée,
- du département avec la politique foncière des Espaces Naturels Sensibles.
Le Département du Var a réalisé des études pour recenser les zones humides sur l'ensemble du département (en 2004 pour les zones de plus d'1 ha. et en 2016 pour les plus petites). Ce travail permet une connaissance pour initier et/ou accompagner des projets visant la conservation, la préservation et la restauration de zones humides auprès des acteurs locaux qui en expriment le besoin.
Dans le Var
Au total, 645 zones ont été reconnues comme zones humides dans le Var, représentant une superficie globale de 16 248 ha soit 2,7% de la superficie totale du département.
Cette proportion peut être comparée au Vaucluse (3,2% - 11 492 ha) ou aux Alpes Maritimes (2,07% - 8 883 ha), ces départements ayant bénéficié d'approches méthodologiques comparables. La moyenne nationale est de 5%, ce qui prouve la rareté et la fragilité de ces milieux en région méditerranéenne.
Les grandes zones humides du département du Var sont relativement connues et bénéficient souvent de protections foncières (propriété publique) ou statutaires (espace protégé par la réglementation) .
En revanche, les pressions restent fortes sur les petites zones discrètes et donc sujettes à dégradations ou disparitions.
Les mares et les ruisselets temporaires constituent la grande particularité du Var. Il s'agit d'un type de zone humide extrêmement original et rarissime en méditerranée. Les autres départements méditerranéens abritent ces habitats mais ils y sont beaucoup plus relictuels et localisés. Le cumul de surface de ces zones et leur part significative dans le Var font que leurs fonctions hydrologiques doivent être désormais reconnues. De plus, tous ces habitats contribuent fortement au patrimoine naturel départemental et abritent également des espèces endémiques du Var :
Renoncule de Revelière, Armoise de Molinier ou encore Agrile du Lac.
En Provence, partout où l'eau est présente, l'homme a cherché à la valoriser, la capter, l'exploiter, modifiant de manière notable les habitats originels. Le nombre de zones humides artificielles est conséquent, ce qui avait été déjà relevé en 2004.
Les bords de cours d'eau et les plaines alluviales représentent des habitats de grande valeur écologique. Le réseau de ripisylves s'imbrique partout dans le département à la faveur du relief collinéen. Véritables corridors biologiques pour la faune, elles jouent plusieurs rôles écologiques importants. Lorsqu'elles sont associées ou connectées à des prairies inondables ou des marais, ces mosaïques humides abritent assurément une richesse exceptionnelle.
Liens utiles : Service public d’information sur l’eau et les milieux aquatiques
Documents à télécharger :
Synthèse de l'inventaire des zones humides du Var (2016) (PDF - 4.9Mo)
Rapport technique de l'inventaire de 2016 (PDF - 8.7Mo)
Atlas cartographique des zones humides du Var (2016) (PDF - 19Mo)