Le réseau hydrographique du Var
Et les principaux bassins versants du Var
Plus de 3800 km de cours d'eau sillonnent le Var. S'y ajoutent les petits affluents ou autres ruisseaux temporaires (c'est-à-dire secs une grande partie de l'année) qui multiplient par 2 à 3 fois le linéaire des cours d'eau. L'Argens, principal fleuve du Var, le traverse d'ouest en est sur 114 km. Avec ses principaux affluents : l'Issole, le Caramy, la Bresque, l'Aille ou encore la Nartuby, il s'étend sur plus de 2700 km², soit la moitié du département. D'autres bassins versants concernent les fleuves côtiers, dont les principaux sont le Gapeau, la Reppe, le Las ou la Giscle.
Un bassin versant est une zone géographique délimitée où toutes les eaux qui tombent, les précipitations, s'écoulent et rejoignent le même exutoire : un lac, un fleuve, une mer ou encore un océan.
Une grande richesse biologique et des milieux aquatiques fragiles
Les cours d’eau du Var et les zones humides associées abritent de nombreuses espèces et milieux remarquables à protéger. En milieu méditerranéen, ces espaces sont des refuges de fraîcheur. Ils abritent à la fois des espèces typiquement méditerranéennes et des espèces caractéristiques de milieux plus frais, normalement présentes dans les Alpes par exemple. Parmi les espèces animales les plus emblématiques présentes sur les rivières du Var, on peut citer l’Anguille et le Barbeau méridional, la Cistude d’Europe (tortue aquatique), l’Agrion de Mercure (libellule), de nombreux amphibiens...
La végétation aquatique du cours d’eau et des zones humides inondables assure de nombreuses fonctions. Préserver ces écosystèmes permet de protéger la ressource en eau et les usages qui y sont liés. C’est notamment l’objet du projet Natura 2000 mis en place sur le fleuve Argens. Malheureusement les rivières sont des milieux fragiles, et encore trop souvent considérés comme exutoires en tout genre : dépôts de déchets, rejets urbains, ...
Un caractère lié au climat méditerranéen et à la nature du sol
Des débits extrêmes
Torrentielles ou arides, les rivières méditerranéennes sont caractérisées par une grande variabilité. En été, période de sécheresse, le niveau des eaux est au plus bas, voire à sec : on parle alors de période d’étiage.
Par contre, au printemps et en automne, lorsque les précipitations sont les plus importantes, l’eau peut parfois déborder du lit de la rivière. Ces crues peuvent se transformer en inondations lors de très fortes pluies : la rapidité et la violence sont les principales caractéristiques des crues de type méditerranéen.
Une géologie atypique
Une autre caractéristique des cours d’eau méditerranéens est la distinction entre cours d’eau permanents, où l’eau s’écoule tout au long de l’année, et cours d’eau temporaires où le lit se retrouve complètement asséché pendant une longue période jusqu’aux prochaines précipitations.
La nature géologique influence le caractère des rivières. En effet, sur sol calcaire l’eau s’infiltre naturellement dans la roche, permettant des échanges constants entre les eaux dites de surfaces et les eaux souterraines, les nappes phréatiques. Alors qu’un sol cristallin, c’est-à-dire peu perméable, favorise le ruissellement plutôt que l’infiltration.
Du point de vue de cette géologie, le département du Var se divise en deux : à partir d’un axe rejoignant Toulon à Draguignan, la partie ouest est de nature calcaire, tandis qu’à l’est le terrain est de nature cristalline (voir carte ci-dessous)
Cette caractéristique géologique va fortement influencer les crues sur les cours d’eau de ce bassin versant. En effet, sur sol cristallin et donc imperméable, les ruissellements importants expliquent le caractère réactif des cours d’eau et notamment des montées extrêmement rapides.
A contrario, sur sol calcaire, les précipitations seront absorbées par le sol perméable : les cours d’eau sont donc beaucoup moins réactifs. Cependant, une fois les réserves karstiques du sol pleines, à la moindre pluie, les rivières verront leurs débits augmenter sensiblement.
Ces caractéristiques naturelles avec des montées d’eau soudaines peuvent, en partie, expliquer le phénomène de vague ressenti sur le terrain lors des crues de l’Argens.
La gestion des rivières
Dans le Var, la très grande majorité des berges des rivières est privée. A ce titre, le riverain d’un cours d’eau est propriétaire des berges jusqu’à la moitié du lit. Toutefois, l’eau qui y coule ne lui appartient pas mais reste « le bien commun de la nation ». Le Code de l’Environnement impose un cadrage règlementaire à ce propriétaire avec des droits, droit de pêche par exemple, mais aussi des obligations telles que l’entretien de ses berges.
Cependant, parfois, des structures publiques se substituent à ces mêmes riverains. Elles prennent alors en charge la gestion des rivières lorsqu’il existe des enjeux humains et/ou environnementaux importants et que les travaux dépassent les compétences de ces riverains. Aujourd'hui, une nouvelle compétence a été créée avec la loi MAPTAM du 27/01/2014 et celle sur la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (loi GEMAPI). Elle est confiée aux intercommunalités (Établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre : EPCI FP). Ces intercommunalités confient souvent à leur tour cette compétence à des syndicats mixtes. Ces syndicats interviennent à l'échelle des bassins versants des cours d'eau. Ce découpage géographique est plus pertinent que les découpages administratifs.
Qualité et quantité de la ressource en eau
En période estivale, le niveau des eaux est très bas. Or, c’est à cette période que la population et les activités touristiques augmentent dans la région. La demande en eau potable devient alors plus importante et les rejets des stations d’épurations dans les rivières s’accentuent. Il est donc difficile mais primordial de préserver une ressource en eau de bonne qualité et en quantité suffisante pour garantir son utilisation pour l’alimentation en eau potable, pour les besoins agricoles ou encore pour les loisirs, tels que la baignade, la pêche ou le kayak…